Un oiseau au loin

Ce petit point noir dans le ciel se rapprochait inexorablement du campement Nomade. L'oiseau porteur d'un message se déposa doucement au sommet de l'une des tente Nomade. Il roucoula doucement jusqu'à ce que quelqu'un vienne le chercher.
Cette lettre contenait un message, un message d'une Nomade que tous auraient pu penser disparue, ou morte à la suite de sa maladie incurable. Cependant, cette écriture rapide et légère était bel et bien celle de Hanasei.

Mes amis,

Il y a de cela bien longtemps que je ne vous ai pas donné de mes nouvelles. Cela s'explique par de nombreuses raisons. La première est que je suis passée entre les mains de Démonio. Ne vous en faites pas, cet évènement est désormais partie intérgrante du passé, et je ne suis plus une démone à la recherche de douleurs à causer. Je dois ma libération à l'aide de Fénélon, et du serviteur de Vanillius du nom de Anarion.
J'ai commis beaucoup d'erreurs, l'une des première fut certainement d'être partie sans vous annoncer mes maux. Je souhaite que tout ceci soit oublié, je ne veux plus refaire les mêmes erreurs. C'est pour cela qu'aujourd'hui je vous écrit cette lettre.
Je tiens à vous annoncer que désormais je vis au Temple, en compagnie de F'lon. A la suite de mon passage chez Démonio, j'ai égaré des pans de ma mémoire. Afin de retrouver mes souvenirs, j'effectue de nombreuses recherches, et j'ai l'intention de voyager autour de Vesperae dans le but de récupérer mes derniers souvenirs.
Ma route croisera certainement le campement Nomade. J'espère que tout va bien pour vous, que l'Oasis est toujours aussi verdoyante et que tout vous est paisible.
De nombreux souvenirs me reviennent lorsque je ferme les yeux. Je revois le soleil à l'aurore, caresser de ses rayons rougeayants les dunes du désert. Les chants et les contes de nos amis et frères résonnent à mes oreilles comme un douce mélodie que l'on ne peut effacer de sa mémoire.
Je me rend compte à quel point j'ai pu être heureuse avec vous, jamais je ne vous en remercierais assez. Je vous promet de ne plus commettre d'erreur et de venir prochainement vous voir.

Bien amicalement, à vous ma famille, Hanasei.

Lysius s'était levé de bon matin. L'air frais l'avait accueilli au sortir de sa tente. L'oasis était calme et seuls les bergers étaient déjà sortis avec les troupeaux afin de les conduire aux points d'eau. Le soleil, si cruel durant les longues heures de sa course, était encore un doux scintillement au dessus de la ligne de dunes. Il cligna légèrement des yeux, éblouit par la lumière. Il continua son chemin vers le puits, laissant les empreintes de ses chaussures de cuir souple sur la fine couche de sable tassée.
Il portait sous son bras une légère cuvette en cuivre et un linge entourant un bout de miroir et du savon.
Le bruit de la poulie descendant le seau jusqu'à l'eau était le seul bruit humain en cette matinée. Seul le pépiement des oiseaux l'accompagnait et cela lui convenait parfaitement. Cela faisait peu de temps qu'il sortait tôt le matin afin de se rendre au puits avec ses ustensiles. Il essayait d'être discrêt, mais plusieurs femmes avaient perçu son manège et avaient sourit derrière les rabats de leurs tentes.
Le jeune chaman devenait peu à peu un homme et il rasait désormais sa barbe naissante.
Oh bien sur il en était fier, ces quelques poils fins, mais de plus en plus drus symbolisaient bien qu'il atteignait l'âge d'homme, mais sa maladresse était encore grande dans le maniement du rasoir et il espérait en se levant à l'aurore éviter les moqueries et les rires dont les bouches des femmes semblaient si promptes à distribuer. Celles ci en revanche avaient décidé de réserver leurs taquineries pour plus tard, quand les coupures sur son visage seraient moins nombreuses et surtout quand une fine barbiche décorerait son menton et l'ourlet de sa lèvre supérieure.
S'asseyant sous le palmier le plus proche, il installa le petit miroir sur ses genoux, la cuvette pleine d'eau claire à son côté et ayant fait mousser le savon commença délicatement et avec prudence à laisser glisser le rasoir sur sa peau dorée par le soleil.
Il ne l'avouerait pas, mais le feu du rasoir lui procurait un plaisir immense. Ces quelques poils étaient la preuve de sa virilité, et le fait de les ôter la confirmait.
Soudain un légère ligne rouge apparu sur le visage dont le miroir renvoyait l'image. Mais les yeux du jeune chaman ne la virent pas. Ses yeux ne regardaient plus son reflet mais s'étaient posés sur un oiseau. Posé sur le haut d'une tente, il roucoulait doucement et jouait avec le ruban qui enserrait autour de l'une de ses pattes, un message.
Alors que les sables avaient depuis si longtemps caché le Peuple Libre aux yeux du monde, le monde venait de réinviter les Nomades à la grande ronde.
Renversant un peu d'eau, le jeune homme se leva en hâte, oubliant d'éponger les restes de savon maculant ses joues, et s'approcha de l'animal qui se posa sur son bras tendu.
Il se dirigea d'un pas vif vers le tente du Naib, l'oiseau jouant toujours avec le fin ruban attaché autour du message.

Alors que les premiers rayons du soleil carressaient les dunes du désert de l'île des 5 sages, un oiseau traversait le ciel. Accroché à sa pate, une nouvelle lettre de Hanasei.

Salam mes amis,

Le plaisir fût grand pour moi de revoir Lysius sur le continent. Depuis sa visite je ne cesse de penser et repenser à ma famille que sont les Nomades. Comment vous portez vous tous ? Lysius m'a apporté des nouvelles assez peu joyeuses de notre Naïb. J'espère que tout ceci n'est qu'une mauvaise passe et que notre cher Ratus se remettra vite. J'aimerais le revoir aussi dynamique qu'auparavant. Je suis certaine que même les plus fiers guerriers n'égaleraient toujours pas le Naïb !
Tout va bien pour moi. Le temps s'écoule lentement en Vesperae et correspond au rythme calme de ma nouvelle vie. Ma volonté est de protéger ceux que j'aime, et ceci l'a toujours été. Je n'ai plus d'autres objectifs. Cela es assez positif pour beaucoup de personnes je pense, je n'ai plus à entraver la route de certains Démons ou autres soldats de l'Armée.
J'ai bien reçu votre invitation et je ne m'éterniserais pas longtemps sur le continent en sachant que je peux venir passer quelques temps parmi mes proches. D'ici peu de temps je vous rendrais visite avec Fénélon.
Les affaires du continent et plus précisément du Temple prennent actuellement du temps et je ne peux encore venir.
Quand je regarde la vie sur le continent, je me rend compte qu'elle ne pourra jamais égaler une vie passée parmis vous. Je dois l'avouer, tout cela me manque. Mon coeur sera à jamais séparer en deux, entre les mains de mon ange, et celles des Nomades.
Il est probable que je vous envoie une dernière lettre avant ma venue, afin de simplement vous prévenir et de pourquoi pas, recevoir une fois encore des nouvelles de vous.
Que les vents du désert vous soit favorables, où que vous ailliez.

Votre amie, Hanasei.

La lettre fut apportée à la tente du Naib.